Quarante?sept. C’est le nombre glaçant de cas de violences recensés en janvier et février?2025 par l’Association des Femmes Juristes Congolaises (AFEJUCO) dans le territoire de Kabare et la ville de Bukavu. Publié dans le cadre de son projet d’«?Accompagnement juridique et judiciaire des femmes victimes de violences sexuelles et basées sur le genre?» financer par KvinnaTill Kvinna.

 Ce nouveau rapport révèle l’ampleur persistante des atteintes aux droits des femmes dans une province déjà meurtrie par les conflits.

Une majorité de violences basées sur le genre

Sur les 47 incidents documentés, 45 relèvent des violences basées sur le genre (VBG) — violences économiques, psychologiques, privations d’héritage, abandons de famille — tandis que deux cas de viol ont été signalés à Kavumu/Bugorhe. AFEJUCO détaille la carte des violences?de la manière suivante :

8 cas dans le groupement de Mumosho, dont : 4 cas de violence économique, 2 cas de conflit foncier, 1 cas de privation à l’héritage et 1 cas de violence psychologique.

 11 cas dans le groupement de Cirunga, entre autre : 6 cas de violence psychologique et 3 cas de violence économique 1 cas de délaissement d’enfant et 1 cas de conflit foncier.

8 cas dans le groupement d’Irambi/ Katana, dont : 2 cas de violences économiques, 1 cas de Violence physique, 1 cas abandon de famille, 1 cas de délaissement d’enfant, 2 cas de privation à l’héritage et 1 cas de violence psychologique

8 cas dans le groupement de Kavumu /Bugorhe dont : 2 cas de viol, 1 cas de délaissement d’enfant, 3 cas de violence économique, 1 cas de violence psychologique et 1 cas de violence physique

4 cas dans le groupement de Miti dont : 3 cas de violences économiques et 1 cas de privation de l’héritage

8 cas dans la ville de Bukavu, dont : 4 cas des violences économiques, 2 cas de délaissement d’enfant et 2 cas de violence physique.

Des médiations qui portent leurs fruits

Face à la lenteur des procédures et au coût des poursuites, l’organisation appuie aussi des médiations communautaires?: cinq séances ont été conduites, aboutissant à quatre accords à l’amiable. Les litiges portaient essentiellement sur des conflits fonciers ou des successions, fléau qui alimente les violences économiques et psychologiques à l’encontre des femmes.

Appel à une mobilisation accrue

«?Les survivantes sont reconnaissantes pour l’assistance reçue, mais la route est encore longue?», souligne le staff d’AFEJUCO, qui exhorte les autorités provinciales à appliquer les lois nationales réprimant les VBG et à «?multiplier les campagnes de sensibilisation?». L’association appelle également ses partenaires techniques et financiers, notamment Kvinna Till Kvinna, à renforcer leur soutien pour garantir l’accès des victimes à la justice.

 

Un signal d’alarme pour la société

 

Dans un contexte où les violences demeurent un obstacle majeur à l’égalité, ce chiffre de 47 cas en soixante jours sonne comme un rappel?: sans réponses coordonnées — juridiques, sociales et économiques — les droits des femmes continueront d’être bafoués. AFEJUCO conclut son rapport en invitant la communauté locale, les leaders coutumiers et les hommes eux?mêmes à «?accompagner les femmes dans la construction d’une société juste, où chacun jouit de ses droits sans discrimination?».